VIOLENCE - TERRORISME ET RELIGION PAX ISLAMICA
Dans la suite du tome premier (« Pax Romana ») de son essai décliné en trilogie, Papa Cheikh Jimbira-Sakho s’évertue ici à appliquer le même exercice d’auscultation du triptyque « Violence - Terrorisme et Religion » sur la séquence des quelques sept à huit siècles (8e-15e) consécutifs à l’épopée islamique lancée à La Mecque par le Prophète Mouhammad (spl), et qui trouva son apogée dans l’Espagne musulmane (Andalousie) avant de décliner avec la chute de Grenade en 1492. Dans le « Préambule », l’auteur commence par rappeler le contexte géopolitique prévalant à cette époque, marquée par la suprématie politique, économique et militaire de l'Empire byzantin. Outre les confrontations armées opposant l’empereur Héraclius Ier (610-641) aux Perses de Chosroès II (590 à 628) et ses successeurs, au plan religieux, ledit contexte était surtout marqué par des affrontements incessants entre Chrétiens (Catholiques, Orthodoxes, Monophysites) et Juifs. Faisant du « califat » sa pierre de touche pour l’auscultation dudit triptyque sur cette longue séquence, l’auteur s’applique d’abord à éclaircir le sens de concepts-clefs (ex. « Foutouhât », « fitna ») et de néologismes (« calificides », « calificidés ») propres au vocabulaire de la théorie politique islamique, et renvoyant à la longue série de luttes de factions et de meurtres politiques qui, pendant longtemps, affectèrent l’institution califale, symbole séculaire d’unité et de pérennité de la « Oumma » islamique. En illustration de la pérennité de cette institution islamique « sui generis » du « califat », l’auteur invite le lecteur à le suivre dans son voyage dans l’histoire de l’Islam, depuis l’ère des « Râchidoûn » (les quatre premiers califes, dits « les bien guidés ») jusqu’au califat ottoman, en passant par le califat omeyyade de Damas, le califat abbasside de Bagdad, le califat de Cordoue, sans oublier les péripéties du pouvoir islamique depuis les Seldjoukides, les Almoravides et les Almohades, les Ayyoubides et les Mongols, ainsi que les califats d’Afrique de l’ouest (califat de Sokoto, califat d’Hamdallahi du Macina, et califat tijâniyya de Sénégambie). Présentant la séquence de la « Pax Islamica » comme un contrepoint à la « Pax Romana », l’auteur met un focal sur les sinistres épisodes de la « Reconquista », des Inquisitions et Pogroms, ainsi que des Croisades, qui constituèrent les signes avant-coureurs les plus nets de la « Pax Europæ-americana » qui fera l’objet du dernier tome (Tome III) de cette trilogie.
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